Sarah Harper

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21/02/2012

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PARCELLE 343 - UN ESPACE BOISÉ CLASSÉ


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Sur la zone des murs à pêches, deux secteurs sont des "Espaces boisés classés" (EBC).

Ce classement permet de protéger la zone quant à son affectation (les constructions y sont interdites, tout comme l'usage agricole), de manière à conserver et protéger les boisements.

La parcelle 343 en fait partie. Cela en fait une "friche urbaine", un vivier pour la biodiversité, et le représentant des espèces végétales présentes sur le territoire montreuillois.



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LE QUARTIER SAINT-ANTOINE AUJOURD'HUI

A la fin du 19e siècle, les pêchers sont à leur apogée, occupant 500 hectares sur les 900 hectares de superficie de Montreuil.

Aujourd'hui, la zone des murs à pêches de Montreuil est un espace de 38 hectares, situé entre la rue de Rosny au nord, la rue Pierre de Montreuil au sud, et le boulevard Théophile Sueur à l'est. La coupant en deux, se trouve l'autoroute A 186, qui sera bientôt démolie pour laisser la place au futur tramway.

Et surtout, en son sein, se trouve la rue Saint-Antoine. Et l'accès, au n°89, à la parcelle 343.

Carte d'identité
- Quartier Saint-Antoine : 50 ha
- Murs à pêches : 38 ha
  dont 20 ha classés, et 1,6 ha EBC (Espaces boisés classés)
- La rue Saint-Antoine :1000 mètres de long, 10 mètres de large

- Composition du quartier : habitat, associations, jardins partagés,
  habitat tsigane et roms, e
spaces cultivés, espaces délaissés,
  activités économiques

27/01/2012

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PETITE HISTOIRE DES MURS à PÊCHES 


Le village de Montreuil-sur-le-bois s'est construit au cours du Moyen-Age sur le plateau qui borde la Seine, l'Oise et la Marne. Les techniques agricoles, viticoles et arboricoles qui y ont été développées ont fait la renommée de Montreuil pendant plusieurs siècles.

Au 18e siècle, cette culture décline au profit des fruits, et surtout des pêches. C'est alors que le système des "murs à pêches" et la technique du palissage se développent : des murs faits de matériaux empruntés au sol (pierre, terre et gypse), hauts de 2m70, qui servaient à accumuler la chaleur du jour pour la rediffuser aux pêches la nuit. Ce système permettait aux maraichers de cueillir leurs fruits en avance. 

 

Une anecdote : l'art de déshabiller les fruits

La pêche n'est pas la seule production montreuilloise. La culture de la poire y connaît aussi son heure de gloire. En 1540, un cultivateur de la région envoie son fils porter au roi deux magnifiques poires de sa production, mûries six semaines avant la date généralement prévue. Il réussit à parvenir jusqu'à Sa Majesté et lui offre son cadeau, sous les rires de l'assistance. Séduit, François Ier propose à son jeune visiteur de partager le présent avec lui. Alors que le roi croque à pleines dents dans le fruit non défendu, le jeune homme sort un couteau et pèle l'auguste fruit. Le roi crie au sacrilège et se calme lorsque son visiteur lui explique qu'une des poires, on ne sait laquelle, est "tombée dans la...". Le roi imite alors son jeune invité.  L'art de déshabiller les fruits vient de naitre.


L'organisation urbaine du Montreuil de l'époque, dont on peut lire les traces aujourd'hui dans le quartier Saint-Antoine, résultait directement de cette culture des pêches : des parcelles longues et étroites, en lanières, intercalées par des murs arboricoles ; et une ville organisée autour de la route menant directement aux Halles de Paris. Ainsi, en 1825, les murs à pêches montreuillois s'étalaient sur 600 kilomètres, pour une production de 15 millions de pêches.

Les pêches cultivées à Montreuil, très à la mode sur les tables bourgeoises ou aristocrates, ont fait la renommées et la prosperité du bourg : toute l'Ile-de-France était inondée par les produits de la terre montreuilloise. Plus de quatre cent variétés de pêches étaient alors cultivées à Montreuil :

L'Avant-pêche blanche, rouge ou jaune, la Pavie, la Pourprée tardive, la Mignonne, la Grosse Mignonne, la Belle Beausse ou Mignonne tardive, la Bourdine, la Chevreuse, la Téton de Vénus, la Grosse Noire de Montreuil, la Galande, la Bellegarde, la Blondeau, la Bonouvrier...

Puis, progressivement, la culture fruitière de Montreuil a décliné, jusqu'à s'éteindre complètement, au profit des produits de la vallée du Rhône, et de l'installation de nouvelles activités, notamment industrielles, dans la ville.